huit août deux mille vingt-quatre

j'ai besoin d'avoir une peau en porcelaine!!!!!!des boucles bien faites, des habits corsetés, des lèvres et des joues toutes rouges... je me sens comme ça quand on me prends pour une imbécile. quand y'a de l'égoïsme tout autour de moi, et que je suis obligée de l'accepter parce qu'en face on se fiche de moi. une poupée. je me sentais comme ça avec ma mère, comme ça avec mon père, comme ça avec amine, comme ça avec tout ce qui m'atteint. toute les personnes qui ont pas le recul de leur souffrance. et de la mienne. quand je m'allongeais à coté d'amine et que je pleurais sans pouvoir rien faire j'avais l'impression d'être toute morte. le coeur arraché de ma poitrine où se creusait un trou béant. celui ci qui suppliait encore de battre décidemment... c'est la cloche de verre dans laquelle personne peut t'entendre, juste te voir et pas trop comprendre ce qu'il se passe parce que t'as l'air trop bousillée et plus proche d'une psychosée que d'une jeune femme triste pour qu'on ait de l'empathie pour toi. du coup ton corps existe dans l'espace et dans le temps à travers toute les dimensions. comme s'il était exposé, on le décortique, on le touche, on regarde comment ça fait quand... aie ! pas le droit de réagir parce que sinon c'est moche. la honte!!bouh!!!!! les tomates tout ça...
on retient son souffle et on reprends. comme un équilibriste sur le fil. qu'est ce que ça fait vraiment s'il tombe en vérité? ça me rempli même plus de rage parce que j'ai l'impression que je me suis sentie comme ça plus de la moitiée de ma petite existence. c'est tout comme la poupée sur l'album point de suture! j'ai la chaire suturée, des cheveux bien montés sur mon crâne, un joli visage, je continue de m'affamer pour avoir l'impression d'un semblant de contrôle dans ma vie, et à l'intérieur c'est lourd, mais c'est vide. la lourdeur du vide lol? un truc comme ça quoi... quand l'absence éthérée est gravée dans la chaire on la ressent quand même. ça doit être du vide à particules très denses.
quoi qu'il en soit je me suis faite à l'idée de fantasmer d'être fantoche. apparaître belle et fragile dans une certaine mesure parce que c'est mon idéal morbide. un jour je me viderais de ma chaire et j'accrocherais des fils à toute les jointures de mon corps. ou plutôt, comme ça se passe toujours, j'attendrais qu'autrui me vide de tout ce que j'ai.
je continuerais de fixer mon plafond chaque nuit dans les bras de mon amoureux en sentant mon corps s'engouffrer dans un puit qui m'emmène dans les entrailles dérangées d'une bête mythologique. je me fait bouffée, et en prime ! dans l'estomac acide et vide de la bête. puis je me dissous doucement dans tout ce bordel... et bam je me réveille à côté de mon bien aimé;
au lever on m'active avec les fils qui pendent sur moi, puis on répète toute les nuits...


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